Paul Jamot

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Paul Jamot
Paul Jamot au Louvre en 1933.
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nationalité
française
Formation
Activité
Autres informations
Membre de
Genre artistique
Distinction
Commandeur de la Légion d'honneur, Académie des inscriptions et belles-lettres
Archives conservées par
Archives départementales des Yvelines (166J, Ms 5808-5905, 13559-13584, 122 pièces, -)[1]Voir et modifier les données sur Wikidata
Œuvres principales
Jardin à Bièvres (d), La Malmaison (d), maison à Bièvres (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Vue de la sépulture.

Paul Jamot, né le à Paris et mort le à Villerville (Calvados), est un peintre, critique d’art et conservateur de musée français.

Jeunesse[modifier | modifier le code]

Paul Jamot est le fils d'Auguste Eugène Jamot (négociant en tissus) et Clémentine David. Il a une sœur : Jeanne (1866-1954) qui se maria à Albert Bertin-Mourot.

Ancien élève de l'École normale supérieure, agrégé de lettres (1887)[2], il fut ensuite membre de l'École française d'Athènes (1887). Il explora l'Argolide et la vallée du Sperchios. Il conduisit les campagnes de fouilles dans le vallon des Muses à Thespies entre 1888 et 1891. Il recueillit de nombreuses inscriptions dont celle de la stèle dite d'Hésiode. Il publia un récit de voyage : En Grèce avec Charalambos Eugénidis.

Carrière au Louvre[modifier | modifier le code]

En 1890, il devient attaché libre au musée du Louvre, au département des Antiquités orientales et de la céramique antique, puis conservateur-adjoint au sein du même département de 1902 à 1919[3].

Cloître des Jacobins à Toulouse.

Son action est surtout remarquable pendant la Grande Guerre. Paul Jamot n'est pas mobilisé du fait de son âge, il est alors chargé de protéger les caisses contenant les chefs-d’œuvre du Louvre cachées au Couvent des Jacobins à Toulouse.

Après quatre ans dans ce rôle, il est nommé conservateur adjoint au département des Peintures et travaille avec son supérieur Jean Guiffrey à la réinstallation des collections.

Paul Jamot remet en avant les Primitifs (italiens et français) et cherche à faire découvrir de nouvelles écoles. Il défend l’hypothèse d’une transmission culturelle entre l’Italie, les Flandres, l’Espagne et la France, employant pour cela la métaphore des Fleuves (déjà choisie avant lui par Hippolyte Taine)[3].

Le nouvel accrochage du Louvre est inspiré de la muséologie allemande moderne, dont l'Alte Pinakothek de Munich. Son collègue Guiffrey et lui se retrouvent au centre des critiques pour avoir dénaturé le Salon carré qui accueillait les chefs-d'œuvre du Louvre. Ils préfèrent répartir les génies dans les collections. La Joconde se retrouve accrochée dans la Grande Galerie, où elle jouit néanmoins d’un dispositif spécial, appelé la Tribune.

Jamot sera de nouveau appelé pour aider au remaniement des œuvres du Louvre, notamment celles de la Renaissance italienne lors d'un grand changement initié par Henri Verne quelques années plus tard.

En tant que membre du Conseil des musées, il participe activement à la politique d'acquisition d’œuvres, dont des Primitifs français (École d’Avignon, Maître de Saint-Gilles)[3].

Paul Jamot organisa plusieurs expositions à succès: Manet, Renoir, Cézanne mais aussi l’exposition Les peintres de la réalité en France au XVIIe siècle organisée en 1934 au musée de l’Orangerie, à Paris. De concert avec son jeune attaché Charles Sterling, Jamot fait découvrir au grand public l'école française du XVIIe siècle et notamment les œuvres de Georges de la Tour[3].

Il est fait membre de l’Institut en 1932 et commandeur de la Légion d’honneur.

Liens avec Reims[modifier | modifier le code]

La vie de Paul Jamot est très liée à la ville de Reims dont sa mère est originaire et où il a vécu et où il fit ses études au Lycée de Reims, actuel collège Université. Une place porte son nom.

Il se rend souvent à Reims visiter ses proches dont son cousin germain André Warnier au domaine de Vrilly.

En , Jamot organise la salle du nouveau musée des beaux-arts de Reims et devient directeur du musée de 1927 jusqu'à sa mort.

En 1938, il est chargé de la partie artistique des fêtes d’inauguration de la cathédrale Notre-Dame et organise les expositions Trésors de Reims à l’Orangerie des Tuileries et au musée des Beaux-Arts de Reims.

Paul Jamot n’imposa qu’une condition à la Ville de Reims en terminant son testament, par cette phrase : « Enfin je lègue au Musée de Reims les bijoux que j’ai fait faire pour ma femme par René Lalique ; je demande qu’ils soient placés dans la salle où l’on groupera les tableaux légués par moi, le plus près possible et si cela se peut, au-dessous du portrait de ma femme par Ernest Laurent ». Ce vœu ne fut pas respecté.

Œuvres personnelles[modifier | modifier le code]

Paul Jamot est l'auteur de plusieurs peintures et recueils de poésie : Préludes (1912), Des voix dans la nuit (1918), Sacrifice du soir (1929).

Elevé dans la religion catholique, c'est à partir de son mariage avec Madeleine Dauphin-Dornès (protestante) qu'il s'est rapproché progressivement de sa foi et de l'Eglise. Il présida la Société de Saint-Jean pour le développement de l’art chrétien (fondée en 1839).

Vie privée[modifier | modifier le code]

Il repose à Paris, au cimetière du Montparnasse, sous le monument qu’il fit élever, par l’architecte Auguste Perret et Maurice Denis, pour son épouse Madeleine Dauphin-Dornès en 1913.

Il légua à la Ville une riche collection de tableaux, représentée par Corot, Carpeaux, Courbet, Delacroix, Maurice Denis, Forain, Ingres, Picasso, Renoir, etc. et d’objets de valeur, ainsi qu’aux musées du Louvre, du Luxembourg et Carnavalet[4]. Une salle du musée d’Orsay porte son nom.

Albert Besnard réalisa au pastel un portrait de Mme Jamot[5].

Ernest Laurent peignit un portrait de M. et Mme Paul Jamot, ainsi qu'un Portrait de Madame Paul Jamot, née Madeleine Dauphin-Dornès (1864-1913). Les deux tableaux sont conservés au Musée d'Orsay[6].

En 1922 le sculpteur Paul Paulin réalisa le buste de Paul Jamot, également conservé au Musée d'Orsay[7].

Références[modifier | modifier le code]

  1. « https://archives.yvelines.fr/rechercher/archives-en-ligne/correspondances-du-musee-departemental-maurice-denis/correspondances-du-musee-maurice-denis », sous le nom JAMOT Paul (consulté le )
  2. « Les agrégés de l'enseignement secondaire. Répertoire 1809-1960 / Ressources numériques en histoire de l'éducation », sur cnrs.fr (consulté le ).
  3. a b c et d INHA, « JAMOT, Paul », sur www.inha.fr, (consulté le )
  4. Christiane Aulanier (dir.), Donation Paul Jamot, (catalogue d'exposition, avril-mai 1941, Musée national de l'Orangerie, Paris), Presses d'Aulard, 1941, 61 p.
  5. Reims, musée des beaux arts
  6. Œuvres d'Ernest Laurent sur la base Joconde
  7. Base Joconde

Liens externes[modifier | modifier le code]

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